La belle endormie, 2013
La bella addormentata
Marco Bellocchio
Cette belle endormie, c’est la Religion, la Politique, l’Italie, la Mère… et donc une suite secrète au magnifique «Sourire de ma mère».
Comme dans son chef d’oeuvre de 2002, Bellocchio décrit un évènement déclencheur de passions (ici l’histoire d’une jeune femme plongée dans le coma, dont la famille envisageait d’interrompre le maintien en vie artificiel) tout en baissant le son et ralentissant l’image.
Le cinéaste se livre à une anthologie des apparitions cotonneuses (mention spéciale à Isabelle Huppert, digne du remake de «Suspiria» qu’elle ne tournera probablement jamais), dans laquelle les écrans de télévisions ouvrent sur des univers parallèles en dévoilant les foules hystérisées autour du martyr de la belle au bois dormant médiatique, soit en laissant entrevoir des hippopotames dormir sous l’eau.
Cette ambiance amniotique laisse dans un état de rêve inquiet ou la seule réalité pourrait émaner de l’esprit d’une princesse s’enfonçant dans le royaume des morts.