La monstrueuse parade, 1932

Freaks

Tod Browning

Le liliputien Hans, fiancé à l’écuyère naine Frieda, est fasciné par la beauté de l’acrobate Cléopâtre. Apprenant que son soupirant a hérité d’une belle somme, celle-ci décide de l’épouser pour l’empoisonner ensuite avec la complicité de son amant Hercule. Mais le complot est découvert, et les amis de Hans et Frieda vont se venger…

Quelque chose m’a toujours échappé dans «Elephant man» et je soupçonne que cela ait également échappé à son auteur : la monstruosité y faisait pleurer.
David Lynch, expert en malaises psychédéliques, semblait s’excuser de sa fascination morbide en plaignant son personnage difforme.

Depuis quand les monstres ont-ils besoin de notre compassion ?

Tod Browning avait précédemment fait d’un manchot un guitariste, cela dans un film muet. Il n’était pas homme à mener une monstrueuse parade au bord des larmes.
«Freaks» fascine, inégalé dans les cimes du cinéma de l’étrange. Aucun effet spécial à l’oeuvre, mais un subtil travail de lumière et d’acteurs en déploie les beautés retorses.
Les monstres sont filmés comme des personnages et non comme des véhicules émotionnels. S’ils émeuvent, c’est pour des histoires d’amour tragiques.

Et même dans ce cas, ce sont les autres qui versent des larmes!

~ par 50 ans de cinéma sur 20 décembre 2018.

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