Dainah la métisse, 1932
Jean Grémillon
L’itinéraire de la belle Dainah est des plus classiques dans les drames de cette époque : séduction et tragédie. Toutefois, Grémillon modifie le cours des choses au premier tiers du film.
Les rombières en croisière jalousent la belle métisse qui joue de sa séduction sur les hommes en voyage. Mais son compagnon observe également le manège des vanités. Et il décide de faire comprendre aux touristes qu’ils entrent dans un territoire qu’ils ne maîtrisent pas (la croisière est en route pour Nouméa).
Lors de ce premier tiers, le mari de Dainah se livre à un numéro de magie qui ne laissera personne indemne, à commencer par lui, qui a peut-être réveillé des démons ancestraux.
Parallèlement, le cinéaste, qui s’intéressait à l’occulte, propose une séquence de vaudou cinématographique qui ne peut que modifier le regard des spectateurs hypnotisés, sur le kammerspiel qui se joue.