Transfiguration, 2016
Michael O’Shea
Un adolescent du Queens se prend pour un vampire. Il est pauvre, il est orphelin, il est amoureux de sa voisine… et il prend son fantasme très au sérieux.
Voilà qui aurait pu constituer un bon départ pour un reboot de « Blackula » sur le mode comic book. Toutefois, Michael O’Shea choisi l’option réaliste, avec travellings documentaires dans les jungles urbaines et sensibilité indie dans le jeu (parfait) des jeunes acteurs.
Ce n’est pas pour autant qu’il ne prend pas, lui aussi, au sérieux cette histoire de vampire.
Conscient du lourd héritage que constitue le genre et ses variations, le cinéaste place dans la bouche de ses personnages des dialogues sur « Twilight », manière de devancer le spectateur qui était en train de définir son film comme un mélange avec la fameuse série teen et « The wire ».
Mais comme nous aimons décidément beaucoup les références, on se met à penser à un autre beau film d’enfance et de sang, à mesure que le héros devient à la fois plus inquiétant et plus protecteur.
Serions-nous devant le véritable remake du suédois « Morse »?
Le projet de O’Shea est plus complexe, car, au fur et à mesure que son métrage accomplit son boulot de film d’horreur comme de film social et semble s’acheminer vers un final vengeur un peu attendu, c’est son titre qui se révèle en être la véritable clef.
En optant pour le frisson mystique, « Transfiguration » fait de son héros un Christ noir qui renouvelle la représentation du vampire tout en se plongeant dans l’origine du mythe.