Les grandes espérances, 1946

Great expectations

David Lean


C’est l’histoire du jeune Pip, orphelin dont les étranges rencontres dans la campagne anglaise forgeront un destin hors du commun.
Comme un double inversé du petit ramoneur savoyard qui perdra son gain sous le soulier du forçat Jean Valjean, Pip bénéficiera de sa confrontation avec un terrifiant bagnard. Il croisera ainsi Estella, dont il tombe immédiatement amoureux et qui vit chez une étrange vieille dame qui semble avoir arrêté le temps.
C’est aussi l’histoire d’une autre rencontre, de celles qui faisait enrager nos professeurs de français : l’adaptation d’un grand romancier par un grand cinéaste.
Le second se fait pourtant modeste face au premier, déployant toute la puissance du cinéma (financière, technique, artistique, commerciale…) pour rendre hommage à un texte qu’il considère comme supérieur.
Nous laisserons aux trainspoteurs le soin de déterminer si le talent du cinéaste est comparable à celui de l’écrivain, mais nous rappèlerons que Lean est un cinéaste très dickensien.
Parce qu’il a déjà adapté « Oliver Twist »?
Surtout parce qu’il a débuté dans un réalisme qui annonce le cinéma social britannique comme le free cinéma, pour évoluer vers la représentation de destins plus grands que nature tout en conservant un regard profondément humain sur ses personnages.
David Lean utilise ici toute la magnificence de son art pour offrir un conte fantastique (la vieille dame prisonnière du temps) et moral (les remords de Pip suite à son cynisme de parvenu).
Dommage que Tim Burton ne le cite pas comme l’unes de ses inspirations.

~ par 50 ans de cinéma sur 16 avril 2018.

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