Le fantôme qui ne revient pas, 1929
Prividenie, krotosoe ne vozratsctchaetsia
Abram Room
Une prison en Amérique latine : pour se débarrasser d’un détenu révolutionnaire, le directeur lui accorde un jour de liberté et le fait suivre par un policier chargé de l’abattre au moindre faux pas.
La critique russe reprocha à Room d’avoir mis en scène des rêves, scènes non réalistes et donc suspectes d’antibolchevisme.
Sans rejoindre les pontes du politburo, je dois reconnaître que les représentations oniriques sont souvent paresseuses au cinéma.
Mais ici, le film est le rêve.
Le cinéaste se permet même un double espace mental : la prison panoptique et le désert dont on ne s’évade pas.
Bien loin du réalisme soviétique, « Le fantôme qui ne revient pas » semble débuter dans l’enfer concentrationnaire de « Metropolis » pour se conclure dans le désert que Dali n’a pu finaliser pour Disney et Hitchcock.