May, 2004

Lucky McKee

May travaille dans un cabinet vétérinaire. Elle partage son appartement avec sa seule vraie amie, une poupée que lui a donné sa mère quand elle était petite.
Un jour, elle flirte avec un jeune mécanicien intrigué par son attitude. Leur relation ne dure pas longtemps et après d’autres brèves rencontres sans lendemain, May décide de se fabriquer elle-même un amant idéal…
Lucky McKee cite facilement Dario Argento comme modèle, ce qui le rend sympathique.
Toutefois, tragiquement, sa carrière ressemble à une parodie accélérée de celle du maître italien.
Comme son confrère Douglas Buck, sa voix singulière s’est rapidement brisée sur les diktats des systèmes de production et le jeune cinéaste prometteur semble désormais condamné à végéter dans la série Z. Films mutilés, « The woods » ou « The woman » ont été réduits à l’incohérence et au ridicule, avec, parfois, quelques puissantes visions horrifiques.
Argento encore, McKee n’a pas finit de s’entendre demander pourquoi il cultive une telle violence à l’encontre des femmes. Et comme Argento, il s’en défend assez mal, refusant toute réflexion pour opposer qu’il compose, en réalité une oeuvre authentiquement féministe.
Le cinéma d’horreur s’épanouissant rarement dans la bons sentiments, on lui laissera cette réponse prudente.
Mais, le pire est peut-être que lui soit systématiquement renvoyé la qualité de son premier long métrage, comme un chant du cygne dès sa naissance artistique.
Personnellement, je reste attentif à l’évolution de sa carrière, ce qui ne m’empêche pas de louer les beautés troubles de « May ».
Une poupée maléfique, du sadisme latin, une certaine ressemblance entre Angela Bettis et Asia Argento… la piste giallo est parfaitement balisée.
McKee en propose une variation auteuriste, comme un groupe garage reprenant un standard des années 70. Ce faisant, il rallume une émotion au plus près du personnage, qui aura souvent fait défaut au genre en Italie.
On pense alors à 2 films : « Trauma » le film américain de Dario, et puis à « Carrie », le grand giallo du cousin américain De Palma.

~ par 50 ans de cinéma sur 7 avril 2018.

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