Un condamné à mort s’est échappé, 1956
Robert Bresson
Pour témoigner de son admiration envers Bresson, Andreï Tarkovski citait les mots de Paul Valery : Seul atteint à la perfection celui qui renonce à tout ce qui mène vers l’outrance délibérée.
Selon le cinéaste russe, son homologue français avait aboli la frontière entre l’image et la réalité afin de rendre expressive la vie elle-même.
Si je reste un grand admirateur de Tarkovski, les qualités qu’il loue chez Bresson ne m’ont pas toujours touchées. Encore un grand réalisateur vers lequel je devrai revenir. On a le temps, cela m’aura pris 20 ans pour Godard.
Tout de même, le bressonisme m’a rattrapé à travers l’histoire d’un prisonnier du fort de Montluc en 1943.
Le titre en lui-même ressemble à son auteur : pas de superflu, il s’agira de documenter avec précision chaque geste qui mènera le lieutenant Fontaine vers la liberté.
Nous sommes donc devant un film d’action pur. Le contexte ne manque pas de romantisme, la mise en scène n’a donc rien à ajouter aux actes.
En découle un film puissant, qui illustre les propos de Tarkovski en soufflant le réalisme à travers une hyper stylisation.
On jurerait que nombre de cinéastes baroques y ont puisé leur inspiration.
Ça m’excite !