Les mariés de l’an II, 1971
Jean-Paul Rappeneau
L’Amérique pour Belmondo s’est réduite à un fantasme et une caricature : un passage Far West pour rire dans «Un homme qui me plaît» de Lelouch, une panouille moustachue au milieu du casting pléthorique du «Casino royal» .
The french arrive… puis rideau.
Pas besoin de l’Amérique, il paraît que durant les années 60/70, Bébel rassemblait plus de spectateurs en Europe, qu’Eastwood ou Burt Reynolds aux USA.
Sa némésis Delon s’y était essayé avec un résultat douloureux, le french resterait donc prince en son royaume plutôt que second rôle pittoresque à Hollywood.
Au début des 70’s, Jean-Paul Rappeneau semble en prendre acte.
Il offre à la star le rôle d’un aventurier ayant fait fortune en Caroline du Sud, qui se voit contraint de revenir en France pour régulariser son divorce, alors tout juste autorisé par le gouvernement citoyen que la Révolution vient de mettre au pouvoir. Son épouse est incarnée par Marlène Jobert, actrice française s’il en est, laquelle lui fera passer tout le film à différer son retour aux Amériques.
A la caméra, Rappeneau apporte toute sa virtuosité pour que ce voyage de retour se déploie en grand spectacle foisonnant, invitant des gens de qualité pour épicer l’aventure : Pierre Brasseur, Julien Guiomar, Jean-Pierre Marielle, Charles Denner et même Patrick Dewaere. Michel Legrand compose une partition à la fois majestueuse et pétillante, de son côté Alexandre Trauner offre sa science d’architecte à une reconstitution historique grand luxe.
Sérieusement, pourquoi aurait-il quitté son royaume Bébel ?