Le trésor d’Arne, 1919
Herr Arnes pengar
Mauritz Stiller
Si la jeune fille assassinée dans « La source » était revenue hanter les lieux de son meurtre, peut-être nous aurait-elle entonné des complaintes sur les crimes restés impunis, peut-être nous aurait-elle conté « Le trésor d’Arne ».
Dans la Scandinavie des origines du cinéma, un trio de crapules brûle une auberge et tue la fille du tenancier. Devenus riches grâce à leur méfait, ils reviendront dans le village en notables. L’un d’entre-eux séduira même la soeur de la défunte. C’est ici que cela devient une histoire de fantôme.
Mauritz Stiller utilise la Suède avec ses paysages grandioses et ses mythes millénaires mais la représente également souillée par l’ignominie des hommes.
Face à cela, il oppose le monde des esprits avec son art, si récemment inventé.
Le fantôme dans le cinéma muet prend forme de manière unique, à l’aide d’une technique simple et pure, celle de la transparence.
Dès lors, le criminel ne sera jamais tranquille, chaque strate de lumière sur la pellicule pouvant révéler un personnage d’un autre monde.