La machine à découdre, 1986
Jean-Pierre Mocky
Alors que Max Pécas livre son chant du cygne avec « Brigade des moeurs », Mocky dégaine un pulp tout en nerfs, adapté d’un auteur de la Série noire, Gil Brewer.
Dans ce film rapide et court (1h18), il incarne lui-même (tant qu’à faire) de docteur Enger, illuminé qui met Nice à feu et à sang pour pouvoir construire l’Hôpital dont il rêve, lequel aurait pour vocation de redonner la vue aux enfants. Le docteur se pique de pouvoir greffer des yeux aux non voyants!
C’est un peu le destin de Mocky, histrion révolutionnaire qui rêve d’ouvrir grand les yeux au public, et c’est très beau ainsi. Le cinéaste se voit comme un héros et se filme comme tel, c’est son droit.
On le lui accorde d’autant plus que sur la forme, le bonhomme est justement, très en forme.
Il place ses habituelles trognes (Jean Abeille ici, François Toumarkine là) et utilise ad libitum un tube electro rayé de Jacky Giordano pour seule bande originale.
Surtout, Jean-Pierre Mocky s’amuse avec les niveaux de lecture : le brûlot radicale s’auto carbonise à force d’anarchisme (finalement irrécupérable que ce soit par la gauche Action Directe ou par la droite style ADG); et les codes de la série B s’exposent avec gourmandise.
La référence initiale à Max Pecas n’est en aucun cas une offense. Le personnage flingue les flics tandis que le réalisateur fout ses actrices à poil, mais contrairement à l’auteur de « 2 enfoirés à St Tropez », il le fait avec jubilation, sans le moralisme torve que l’on trouve dans bien des films français bis de l’époque.
Pour le roi Mocky, la révolution ne se fera pas sans plaisir!
~ par 50 ans de cinéma sur 29 juillet 2017.
Publié dans 1980's, 1986, Francais, Policier
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