Un drôle de paroissien, 1963
Jean-Pierre Mocky
Bertrand Blier, Godard ou Depardieu le répètent à longueur d’interview, faire un film = faire un hold-up.
La discipline rencontre de plus ou moins grands gangsters.
Jean-Pierre Mocky est un pro, ce n’est plus à prouver. Parmi ses multiples talents, il maîtrise celui d’entraîner les comparses les plus honnêtes, dans ses forfaits. Sur une carrière de 60 casses, il n’oubliera jamais d’offrir à d’anciens brigands un ultime coup. Pour Michel Simon ou Francis Blanche, ce sera de beaux barouds d’honneur.
La complicité avec Bourvil sera la plus fertile. Comme personne, le multicinéaste a saisi la folie dormante de l’ami publique numéro un.
Le normand naïf révèle le salaud, le pornocrate, le bouffeur de curé qu’il dissimulait depuis si longtemps. Sa délectation est contagieuse, comme s’il devait se venger de ses rôles passés et à venir, de souffre – douleur de la comédie française.
Entre « L’étalon », « La grande lessive » ou « La cité de l’indicible peur » je choisi « Un Drôle de Paroissien » où éclate à merveille la bonhomie insidieuse de Bourvil, en aristocrate désargenté qui pille les troncs des églises.
Plus tard, De Funès aura beau le sadiser dans « La grande vadrouille » et le « Corniaud », nous savons que ce comédien de génie retrouvera toujours ses chaussures!