China girl, 1987
Abel Ferrara
I feel a tragic like I’m Marlon Brando…my little china girl…
Il ne fallait peut-être pas plus qu’une lyric de David Bowie pour inspirer un film à Ferrara.
Au cinéaste d’imaginer Tony, dix-sept ans, frère d’un chef de bande de Little Italy, et Tyan, dont le frère travaille pour le caïd de Chinatown. Pour conserver leur amour, Tony et Tyan vont tenter de réconcilier les deux familles au péril de leur vie.
Ferrara aura incarné l’un des baromètres les plus fiables de l’Amérique urbaine.
A travers un improbable remake de « Roméo et Juliette » version gangs (Chinatown versus Little Italy), il filme très sérieusement ce qui aurait pu donner un fort mauvais film au second degré et se livre à une radioscopie impitoyable des chocs culturels qui échauffent son pays.
La greffe aurait pu se révéler disgracieuse, mais les films du Ferrara eighties étaient innervés d’un pouls qui faisait palpiter les plans fixes et enflammait l’arrière plan d’une fièvre qui ressemblait à sa propre légende de créateur destroy.
Shakespeare lui permet donc d’insuffler une nouvelle puissance épique à son répertoire de western des bas-fonds.