Model shop, 1969

Jacques Demy

Demy se met au blues.
Dans une banlieue du Los Angeles de la fin 68, un glandeur idéaliste tombera amoureux d’une femme qui s’imagine star mais qui se révèlera pinup pour fantasmes cheaps. Il décide de l’aimer quand même, tant qu’elle lui fait oublier un quotidien qu’il méprise et un avenir sur le front vietnamien.
Ici, on fantasme Nantes et la France depuis Los Angeles. Précisons que la femme se surnomme Lola et que le beatnik n’a pas tout à fait eu tort de la regarder comme une star.
Toutefois, dans un dialogue très fin, il lui dira que la seule chose plus belle que la vie, ce sont peut être ses reflets, c’est à dire les livres ou les disques.
Comme son héros perdu, Demy n’est pas dupe de son cadre. Lui qui aura tenté pratiquement toute sa carrière de concilier la magie du musical avec la trivialité du quotidien, sait mieux que personne que les mirages rendent inexorablement mélancolique… mais pas désespéré.
Comme son héros, donc, qui roule dans une voiture antique customisée à l’ère hippie, le cinéaste ne renie pas l’Amérique et saisit avec d’élégants travellings les beautés des néons nocturnes et les pastels du Pacifique.
Comme un personnage de Jacques Demy, Georges termine les larmes aux yeux, en chuchotant la déclaration d’amour qu’Anouk Aimée n’entendra jamais, la ponctuant d’un always try qui n’a rien à envier aux plus beaux musicals du maître.

~ par 50 ans de cinéma sur 30 mai 2017.

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