Sandra, 1965
Luchino Visconti
Une riche héritière se rend sur les lieux de son enfance, marqués à la fois par l’Holocauste qui a emporté son père et par un inceste vécu avec son frère. Son époux tiendra le rôle ingrat du témoin impuissant de ces invocations troubles.
La matière scénaristique est lourde et Visconti en tire un mélodrame honorable.
Si le film reste en mémoire, il le doit à une photo somptueuse d’Armando Nannuzzi et à Claudia Cardinale.
La reine Claudia irradie dans un noir et blanc lascif, chaque plan se voyant sommé de se mettre au diapason de son regard bouleversant.
Aucune lourdeur ne peut appesantir son jeu gracieux et l’on se dit alors que le flacon du mélo importe peu : filmer la Cardinale est une raison en soit de faire du cinéma, et du grand cinéma.