Supergrave, 2007
Superbad
Greg Mottola
Je ne suis pas contemporains des «Porky’s» de Bob Clark et, mystérieusement, j’ai toujours raté les films de John Hugues. C’est dire si le teenage movie est un genre qui m’est éloigné.
«Superbad» faisait alors office de rattrapage tardif.
Mais il était, justement, trop tard. La cinéphilie était passée par là. John Hugue aura bientôt son hommage posthume à la cinémathèque et «Supergrave» (en français) a surtout été loué par les intellectuels.
Dommage ? Un peu, car voilà un film pour lequel on aimerait bien inventer une machine à remonter le temps. On rêverait de le découvrir pour la première fois à 14 ans, au même âge que ses protagonistes et partager ainsi en osmose leurs préoccupations : prendre des cuites et coucher avec une fille.
Adulte, peut-on se prémunir d’une douce condescendance envers ce festival d’obscénités sympathiques ?
Ne disposant pas de machine à remonter le temps, on se contentera d’aimer la grande aventure de Seth, Evan et Fogell, fusse pour de mauvaises raisons.
D’ailleurs, ses auteurs ont le même âge que nous et réalisent un (beau) film condescendant sur leurs années bitures, bitume et bites tout court.
Greg Mottola et ses scénaristes (les déconneurs Seth Rogen et Evan Goldberg) sont condescendants sur les années (une patine nostalgie années 80 du plus bel effet) mais pas envers eux-mêmes, ce qui leur permet d’aller très loin dans le délire et de maintenir le rythme dans l’hilarité.
In fine, leur regard d’adulte les autorise a filmer une scène bouleversante, lorsque les amis d’enfance ont obtenu leur Graal (la gueule de bois et la copine), ils se voient s’éloigner l’un de l’autre, conscients soudain que quelque chose s’est perdu.
Espérons que nos propres yeux d’adultes leur souhaitent la bienvenue de l’autre côté…