John Muir, 2016

Aplus

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Depuis 2 décennies, le clip de rap est un objet ingrat, une caméra jetée en pâture à une bande de brutes qui gesticulent devant (le plus souvent en la laissant par terre).
Même les plus grandes stars (Snoop Dog, Eminem), même les mélodistes esthètes, les francs tireurs ont échoué à donner vie à autre chose qu’une vidéo crado.
L’un des exemples les plus symptomatiques est probablement RZA, génial architecte sonore du Wu-Tang Clan (aux clips aussi nuls que les autres) qui passera à la mise en scène pour une série Z déflationniste : « The man with iron fists ».
Et puis, soudain, un plan séquence fixe révolutionna le clip de rap.
L’idée est simple, mais il fallait y penser : l’équipe Aplus accroche une caméra sur la grosse bagnole de 2 gangstas et suit leurs dernières 24 heures dans les rues de South central.
L’imagier est fidèle à la tradition, avec deals musclés, doigts d’honneurs aux cops et balles perdues.
Le titre se réfère au nom du lycée fréquenté par le rappeur, les paroles évoquent, comme il se doit, the motha’fuckin’street ou encore des niggas caught case… une chronique urbaine sinistre, magnifiée par un groove poisseux.
L’image documente les paroles et enterre 20 ans d’imagerie hip hop faisandée.
Les réalisateurs ont vu « The wire », c’est sûr. Et ils ont estimés que l’on ne pouvait plus représenter la rue comme un terrain de jeu pour gangsters baltringues.
The fuckin’ street a désormais une image qui ne fait plus honte à ses lyrics.

~ par 50 ans de cinéma sur 16 janvier 2017.

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