A scanner darkly, 2006
Richard Linklater
Après avoir vu « A scanner darkly », on se pince de ne pas y avoir pensé. Les conflits de réalités chers à Philipp K Dick prennent corps sous nos yeux grâce à un pari technique : filmer l’aventure en capture motion.
Un film, déjà très bon, est redessiné.
Les 2 dimensions imposées déploient la puissante schizophrénie à l’oeuvre chez l’écrivain. Linklater a l’intelligence de conserver une grande sobriété dans sa mise en scène (ce qui n’empêche pas le métrage d’être d’une beauté graphique constante), conscient que chaque plan est sous tendu de paranoïa et de délire pop. Histoire de multiplier les pistes visuelles et réflexives, chaque personnage interprète, bien entendu, un double rôle…
Les avatars de papiers de Wynona Ryder et Keanu Reeves prennent une dimension bouleversante lorsqu’ils comprennent que la réalité leur restera, à jamais inaccessible… loin, loin dans la galaxie.