Redline, 2009
Takeshi Koike
Dans l’album « Ruée sur l’Oklahoma », le méchant qui s’oppose à Lucky Luke appose sur tout et n’importe quoi le terme inique. Lorsqu’on lui demande pourquoi cette obsession sémantique, il réplique que c’est un joli mot et que les gens ne le comprenant pas, ils peuvent lui donner la signification qu’ils souhaitent.
Il existe aussi quelques mots valise en sémiologie du cinéma, des mots jolis auxquels nous donnons le sens que nous désirons, des mots que l’on serait bien incapables de définir stricto sensu : des mots comme méta ou cinégénie.
Personnellement, j’aime beaucoup le second, même s’il heurte mon correcteur d’orthographe et que sa définition dans le dictionnaire (« fait d’être mis en valeur par le cinéma ») reste peu satisfaisante.
Cinégénie, c’est quand même beau cette manière de rassembler le cinéma et le génie. Cela m’évoque une beauté propre au 7e art, un élément qui déploierait de manière puissante et gracieuse le temps et l’espace par le biais du mouvement.
Par exemple, les machines poussés à leurs limites jusqu’à la déformation, la métamorphose éternellement inachevée des couleurs, la vitesse filmée comme un orgasme et des corps déchirés entre la souffrance et l’extase…
Par exemple « Red line ».