La mort tragique de Leland Drum, 1966
The shooting
Monte Hellman
Quelques années avant « The passenger », un cinéaste avait déjà eu l’idée d’emmener Jack Nicholson dans le désert.
Le jeune acteur vient d’arriver en stop à Hollywood et il ère dans les productions bis de Roger Corman, comme son personnage traîne dans les sables du grand Ouest. Au bout du chemin, il sera pris en stop par d’autres cow-boy, en motos ceux-là et nourris aux champignons. Ce sera 1968, ce sera « Easy rider » , une autre histoire et Jack deviendra star …
Pas Monte, qui lui reste prisonnier d’un labyrinthe invisible. Des gens bien informés nous signalent que Monte Hellman continue de faire des films, comme Seijun Suzuki…et comme pour ce dernier, nous ne les verrons jamais.
Ma cinéphilie s’est épanouie dans les années 90. Entre 14 et 24 ans. J’ai été contemporain de la génération IDHEC, du dogme danois, de l’explosion asiatique et nourri par la nouvelle vague, les classiques du modernisme européen et bien sûr le nouvel Hollywood. Pour un jeune passionné du 7e art, surtout un garçon, Scorsese, DePalma, Coppola étaient les références absolues. Les carrières de leurs héritiers comme Vincent Gallo ou Quentin Tarantino étaient suivies avec attention.
Des grands frères, plus matures, évoquaient parfois Monte Hellman. L’homme portait, pour certains, le surnom de secret le mieux gardé de Hollywood. La preuve, nous ne savions même pas qu’il avait produit « Reservoir Dogs » et projeté ainsi Tarantino dans la lumière. Ceux qui savent murmurent que Quentin n’a montré que peu de zèle dans sa reconnaissance…
A cette époque, Monte Hellman n’était qu’un nom dans le programme de canal +, celui du réalisateur de « Douce nuit, sanglante nuit 3 ». A côté de Scorsese, forcément…
Puis, la cinéphilie a fait son travail, avec patience comme toujours, réactivant des cellules mémorielles que l’on croyait perdues. Ce fut « Cockfighter » à la cinémathèque, puis les cinémas Action et les bienveillants missionnaires de l’édition DVD me permirent de découvrir « L’ouragan de la vengeance » et « Two lane Back top ».
Aujourd’hui, je ne me sens pas encore contemporain de Monte Hellman mais je sais de quoi je parle lorsque je dis aimer un western transis de poisse et de fièvre intitulé « The shooting ».