Outrages, 1990
Casualties of war
Brian De Palma
Franchement retardataire sur le front vietnamien, De Palma va y introduire son abécédaire de cinéaste d’horreur. L’attente valait le coup ! Pour au moins 2 séquences, « Casualties of war » est un grand De Palma.
Le plus grand manipulateur de caméra du monde transforme son scénario académique en théâtre de l’absurde.
La première bataille est filmée de nuit, dans une jungle dense. L’ennemi est une forme, une couleur mouvante, le vaincre c’est comprendre quelle sera sa manière d’entrer dans le cadre.
La seconde bataille se situe sur une voie de chemin de fer entièrement découverte. L’ennemi est définitivement hors champs, les soldats n’ont plus qu’à imaginer leur propre sortie du cadre comme alternative à la chorégraphie de leur mise à mort.
La mise en scène est toute puissante, c’est par elle que De Palma déploie sa métaphysique de l’invisible et nous renvoie nos phobies guerrières.