Monsieur Verdoux, 1947
A comedy of murders
Charlie Chaplin
Le muet n’est plus à la mode, au grand désespoir de Chaplin qui répondra par ses plus grands films, les faussement parlants «Dictateur» et «Temps modernes».
Toutefois, dans l’histoire du cinéma, chaque évolution technique adoubée par le public se révèlera irrévocable. Le grand mime devra donc en passer par la voix.
Son premier film post Charlot ressemble alors à une provocation pleine de rage. Qu’on en juge : Il incarne lui-même un employé ruiné par la crise de 29, dont le salut réside dans l’assassinat de riches veuves.
L’histoire est librement inspirée de l’affaire Landru et reflète peut-être aussi la relation complexe et boulimique que l’artiste entretenait avec la gente féminine.
Le cynisme est jubilatoire, mais Chaplin est pris à son propre jeu. Tout en suavité, il crée l’une de ses plus belles compositions d’acteur, et en tant que metteur en scène, livre l’inconscient monstrueux de son personnage si populaire.