Liza, 1971
Marco Ferreri
En 1975, Catherine Deneuve tentera l’aventure américaine avec «Hustle», aux bras musclés d’Aldrich et Reynolds. Afin de dévoiler la sensibilité du second, le premier le fera balancer des baffes monstrueuses à la belle Catherine avant de s’écrouler en larme, dans ce qui constitue l’une des séquences les plus gênantes de la filmographie de chacun de ses protagonistes.
Deneuve en a vu et verra d’autres, mais chez elle, la passion douloureuse ne peut s’accommoder de la moindre médiocrité.
On est donc en droit de préférer d’autres maîtres de cérémonie lorsque l’icône s’abandonne aux fleurs du mal. Polanski, Bunuel et donc Ferreri s’y sont employés avec une autre classe que la virilité pataude de Burt Reynolds.
Un homme (Mastroianni) reclus avec son chien sur une île déserte, se fait progressivement envahir par une belle femme (Deneuve), laquelle ne trouve meilleure stratégie que de remplacer le canidé.
En sous-main, on peut deviner la plume de l’esthète lubrique Jean-Claude Carrière.
Mais Ferreri n’est pas un cinéaste lubrique, ni fétichiste, encore moins goguenard. De ce postulat , propre à toutes les métaphores, il choisi de ne pas en faire grand-chose, plutôt de le laisser agir comme une expérience chimique.
Le résultat est très ferrerien, c’est à dire que, sans nous en rendre réellement compte, il nous aura emmené ailleurs, plus loin que ce que laissait fantasmer l’affiche, le pitch, le casting… dans un film funambule qui désiconise ses stars pour en faire les gueux d’un Apocalypse serein.
Que l’on oublie pas de remercier les 2 acteurs qui ont donné de leur être pour la science.