Babel, 2010
Hendrick Dusollier
Après avoir vu «Die hard 5», je me suis dit que les critiques avaient été bien durs avec ce petit film qui offrait ce qu’on lui demandait. John Moore fait le job («En territoire ennemi», série B guerrière efficace, c’était lui), l’équipe des effets spéciaux aussi. Pour principale qualité, le film dure 1h30, une modestie quasiment miraculeuse pour une production de cette envergure. Cette brièveté limite les mauvaises scènes de comédie, les mauvaises scènes de drame, les mauvais dialogues et mauvais numéros d’acteurs qui s’intercalent fâcheusement entre 2 destructions de décors.
Aujourd’hui, les blockbusters font cher payer le frisson cybernétique que nous recherchons. Les durées s’étalent (presque 3 heures pour «Cloud atlas» des Wachowski & Tom Tykwer), les grands écarts se font de plus en plus douloureux entre les genres et les publics.
Des produits comme «Battleship» ou «Transformers» avec leurs concepts débiles, leurs gros dollars, leurs stars adolescentes ne proposent une vraie séquence d’action qu’au bout d’une heure de métrage!
Les cinéphiles psychotroniques se rassureront de découvrir que l’art contemporain a pensé à leur frustration.
Dans «Babel», le graphiste Hendrick Dusollier propose une réflexion mélancolique autour de l’évolution de l’humanité à travers le prisme de l’un de ses mythes fondateurs. Dans un monde essentiellement asiatique, 2 personnages semblent s’interroger sur une légende judéo chrétienne…
Travaillant les strates d’images (documentaires ou digitales), le réalisateur crée un langoureux clip de science fiction où le spleen synthétique fusionne avec les visions de grandeur et de destruction dans une apocalypse sereine.
Qu’importe dès lors de savoir si Néo va enfin embrasser Trinity…