Le grand silence, 1968

Il grande Silenzio

Sergio Corbucci

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Alors que le camarade Leone travaille à faire entrer le western aux Beaux arts, alors que les amis Sollima ou Damiano s’évertuent à lui faire pénétrer le parlement, le companero Corbucci va tenter de l’emmener ailleurs. Corbucci rappelle que le western est un genre éminemment topographique. Il fait grande affaire des lieux, des paysages et du chemin parcouru. Aux déserts mexicains qui fascinent tant ses confrères, il préfère cette fois les étendues glacées du grand Nord.

Le genre n’y perd rien en pesanteur métaphysique. Cet ailleurs prend des allures de virginité : un pistolero muet parcourt une étendue blanche. Pourtant, rapidement, le programme déraille tant sa monture s’épuise à avancer dans la neige mouvante, laquelle neige ne pourra que s’imprégner du sang des cadavres conservés en son sein. Dans le même temps, Klaus Kinski brise le silence d’un ricanement. Le même rire suivra la chute du héros, incarné par Jean-Louis Trintignant, dont nous ne saurons pratiquement rien.

Avec une sécheresse inouïe, Corbucci règle le sort des sans voix aux coeurs purs. Du rouge sur du blanc, un désir de justice étouffé par les chasseurs de prime, Sergio Corbucci a cherché un ailleurs pour son genre de prédilection.

Dans ce geste de cinéaste, il participera, lui aussi, à son entrée aux Beaux arts et au parlement!

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~ par 50 ans de cinéma sur 8 juillet 2015.

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