Rollerball, 2002
John McTiernan
L’idée n’est pas si délirante : et si ce projet hasardeux n’avait vu le jour que par la colère de McTiernan devant « Blade II » et « Time & Tide »? Battu sur son propre terrain, l’inventeur du cinéma d’action moderne se devait de répliquer.
Homme d’honneur (donc arrogant), il choisit un champ de bataille escarpé (un remake que personne n’attendait) et part au combat sans armes (casting de série Z et budget hors de proportion). Ses financiers lui feront payer (comme toujours), le public l’ignorera (ce qui devient tristement habituel).
Pourtant McTiernan mérite plus que jamais sa statue de commandeur. Avec la grâce qu’on lui connaît, il organise un chaos sidérant et livre une vision terrifiante du monde sans même s’embarrasser de fable ou de métaphore (mondialisation mafieuse et images toxiques omniprésentes, nous y sommes).
Le nouveau siècle s’ouvre, John McTiernan l’a filmé. Avec ce beau film cyberpunk, il remet délicatement ses poulains à leur place et tutoie les grands frères qui étaient passés par-là quelque temps auparavant : Carpenter, Romero, Cronenberg…