Les flics ne dorment pas la nuit, 1972
The new centurions
Richard Fleischer
Prochainement, j’évoquerai « Un flic » de Melville. Les amateurs de polars commentent parfois ce film en expliquant que le cinéaste y passe de la stylisation hiératique du « Deuxième souffle » aux débordements de James Ellroy. Ellroy, anticinéphile, n’accorde grâce qu’à de très rares polars sur grand écran. « The new centurions » en fait partie.
Ce raisonnement tortueux me permet de ne pas totalement oublier le dernier opus du grand Melville et de célébrer les qualités du métrage de Fleischer par le prisme de l’auteur qui aura le mieux assouvi nos fantasmes noirs.
Le flic, figure usée et pourtant éternelle, comme ses ancêtres du western. Visage naïf de la justice ou agent du totalitarisme rampant, son uniforme constitue un cheval de Troie idéal pour des auteurs cherchant à représenter la société.
Fleischer décrit donc la société américaine et pour cela se concentre sur les hommes. Ces derniers sont héritiers des héros du grand Ouest et, sans nul doute, ont été élevés dans le culte de la virilité blanche. Or, ils se retrouvent représentant de la Loi dans une époque qui n’est plus la leur. Les sexes et les races bouillonnent sous les crânes, la cité a peur, un autre monde est désiré.
Le titre français n’était pas fameux : « Les flics ne dorment pas la nuit », mais il résume assez bien la fatigue inquiète qui atteint Stacy Keach et George C. Scott.
De son côté, le beau titre mythologique original nous confirme qu’il reste de l’honneur guerrier chez les flics des 70’s. Samourais toujours!