La vie au ranch, 2010

Sophie Letourneur

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Dans «Death proof», Tarantino s’amusait à pousser 2 groupes de filles jusqu’au limites du papotage. Si, parfois, ses comédiennes atteignent une forme de slam hystérisé, la tentative n’est que partiellement réussie, ces séquences de bavardages déséquilibrant un film basé, tout de même, sur des poursuites en bagnole avec Kurt Russell.

Sophie Letourneur ne filme pas de voitures ni même de pulsions masculines morbides, mais emmène le dialogue au féminin au niveau de la symphonie.

Le tour de force est discret mais, néanmoins, de haut niveau. Sous son abord hirsute de chronique estudiantine, comme une version légère de «Passe ton bac d’abord» de Pialat, «La vie au ranch» est une comédie musicale avant gardiste.

La jeune cinéaste s’est emparé des conversations de soirée pour les faire rejouer comme une partition par ses comédiens. La mise en scène est vive, le montage extrêmement fluide et le naturel bluffant.

Les filles sont très françaises. Elles papotent donc mais aussi ruminent leurs gueules de bois, pissent dans la rue, embrassent les inconnus et angoissent sur la perte des amitiés adolescentes. On croirait voir les «Petites» de Noémie Lvovsky passées à la fac, ce qui résume l’attachement que l’on porte au premier long métrage de Sophie Letourneur.

On laissera le dernier mot à Manon et Lola qui terminent le film en rêvant devant l’installation qu’a fait l’une d’entre elle avec des valises qui symbolisent aussi bien son instabilité que sa fidélité aux souvenirs : ouais c’est beau…

~ par 50 ans de cinéma sur 27 janvier 2015.

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