Premonition following an evil deed, 1996
David Lynch
Lynch fait des pubs pour des parfums, Lynch gagne la palme d’or, Lynch est un malin…
Le retour de hype était prévisible autant qu’il était injuste et le cinéaste nous donnera de vigoureuses leçons (d’espoir) avec «Lost highway» et «Mulholland drive» sans oublier ses albums.
Toutefois, reconnaissons que les effets de mode comme les consensus critiques nous agacent vite.
Comment ne pas envisager la commande d’un film en caméra Lumière et bobine unique pour le centenaire du cinéma comme le début d’une institutionnalisation ? Lynch au musée, voilà qui sonnait la fin des fragrances venimeuses pour annoncer l’étrangeté marquetée… (nous ne savions pas encore qu’il s’occuperait des galeries Lafayettes).
Mais, comme il s’est senti aussi à l’aise dans le cinéma de genre qu’à la fondation Cartier, David Lynch éblouie en 52 secondes.
Alors que nous parlions d’institutionnalisation, c’est l’homme de «Eraserhead» qui refait surface, c’est à dire autant le réalisateur bizarre révélé à Avoriaz que le peintre qui s’est mis au cinéma après que le vent ait fait frémir sa toile.
Un acte maléfique, une prémonition, une pellicule frémissante et un très court métrage inoubliable… un cinéaste qui a les moyens de faire le malin.