Le grand sommeil, 1946
The big sleep
Howard Hawks
La blague est assez piteuse, mais je me suis plusieurs fois endormi devant «Le grand sommeil». Beaucoup de dialogues, une intrigue complexes et des circonstances qui m’échappent (il est 2 heures du mat, si on mettait le DVD du «Grand sommeil»…) expliquent peut-être ce phénomène.
Nos vies de cinéphiles étant constituées de cycles et de retours, je me suis finalement trouvé dans une salle de cinéma lors d’une rétrospective Hawks à regarder euphorique, un grand film noir qui m’avait si longtemps échappé.
Film noir ? Si j’ai enfin pu pénétrer les brumes dans lesquelles se promène Philipp Marlowe, c’est bien plus par le prisme du fantastique et de la comédie.
Je me souviens d’un article de Bill Krohn à propos de «Die hard 3» qui comparaît la mise en scène de John McTiernan à celle de Howard Hawks, les 2 réalisateurs prenant un malin plaisir à envoyer des héros de divertissement dans un univers de codes et de signes incompréhensibles.
Humphrey Bogart, présence énorme, carrure moyenne, se frotte à des malabars patibulaires en brassant du vent et en leur racontant des histoires jusqu’à ce qu’il semble rester le seul à y comprendre quelque chose. D’ailleurs, avait-il vraiment une histoire ou a-t-il improvisé? Avons nous affaire à un démiurge ou à un petit malin?
Ces questions, je me les suis posées à propos d’autres films, ceux des frères Coen. «Miller’s crossing» bien sûr, mais aussi «The big Lebowski». Ce dernier film étant le remake très décontracté du «Grand sommeil», la cinéphilie fait son oeuvre.
C’est donc le moment d’avouer qu’outre les ambiances surnaturelles et le magnétisme de Lauren Bacall, c’est le gros Dude qui m’a fait aimer le film de Hawks, chef d’oeuvre d’absurde onirique.
Grande série noire.
50 ans de cinéma 