La femme d’à côté, 1981
Férocement au centre, c’est ainsi qu’Arnaud Desplechin décrit, avec admiration, la position de François Truffaut au sein du cinéma français.
L’idée me paraît adéquate, cependant, Truffaut avait-il le choix ? Lui qui incarna Le Cinéaste Français, dans l’inconscient collectif, d’ici et d’ailleurs.
« La femme d’à côté » est l’uns de ses films les plus français. On imagine aisément les écueils qu’une telle qualification pourrait supposer : cinéma bavard, cinéma bourgeois, cinéma théâtre… Et nous n’en sommes jamais loin. La réussite n’en est que plus éclatante. L’adultère bourgeois devient une tragédie sèche, les dialogues ne font qu’emmurer les personnages dans leur obsession autiste, la tentation théâtrale transforme le fait divers en roman idéal. Avec une élégante violence, la mise en scène nous rappelle que la vie est un film d’Hitchcock.
Par ailleurs, Truffaut rencontre la dernière de ses femmes, l’actrice romanesque par excellence, dont le nom définit parfaitement son cinéma : Fanny Ardant.