Marqué par la haine, 1956
Somebody up there likes me
Robert Wise
Au cours d’une masterclass dédiée aux mythes de l’actor studio, Paul Newman, en vieux sage, confessa sa difficulté à revoir certains de ses premiers films, considérant qu’il en faisait parfois trop.
Malgré les récriminations polies du public, les nouvelles visions du «Gaucher» ou de «La chatte sur un toit brûlant» lui donnent raison. Beau gosse impétueux, il y avait souvent quelque chose d’affecté dans ses tourments.
Dans ce début de carrière, Robert Wise compris comment utiliser ce mélange de fougue et de frime. La réponse se nommera Rocco Barbella.
Faux biopic du boxeur Rocky Marciano, «Marqué par la haine», constitue une réussite brillante de la part d’un cinéaste sous estimé qui a pourtant donné ses lettres d’or à un sous genre précieux, le film de boxe.
Newman est renvoyé dans les cordes dès les premières scènes, sommé de tenir le rythme, noué et en transe. Il semble constamment mis au défi de tester les limites de la méthode.
Au bord de la combustion, il devient grand, au fur et à mesure que son personnage de voyou se transforme en champion sous le nom de Rocky Graziano. L’acteur, comme le sportif, enterrent la concurrence présente… comme future.