Les 7 samouraïs, 1954
Shichinin no samurai
Akira Kurosawa
Spécialiste ou néophyte, la cinéphilie nous ramène toujours à Kurosawa, et bien souvent à ses «7 samouraïs».
Beaucoup de cinéastes y ont trouvé l’inspiration : directement comme John Sturges avec «Les 7 mercenaires» en 1960 ou les animateurs de Pixar en 1998 avec «A bug’s life», indirectement comme la plupart des récits épiques conçus après lui (Kenji misumi, John Woo, John McTiernan en savent quelque chose).
Plus nombreux encore, sont ceux qui y ont puisé des instants de vie.
Des villageois miséreux engagent des samouraïs pour les protéger d’une horde de bandits. 7 guerriers répondent présent au nom de l’honneur. Ils devront vivre et mourir ensembles, connaître le terrain, maîtriser le temps…
Il s’agit ainsi d’un récit d’apprentissage sur différentes strates.
On pouvait faire confiance au réalisateur de «Rashômon» pour tisser habilement les multiples points de vue, à celui de «Sanjuro» pour mener un récit picaresque et à celui de «La légende du grand judo» pour maîtriser la chorégraphie avec puissance et précision. La durée monumentale du film défile donc le temps de dégainer un sabre.
Le jeune novice s’initie au monde des hommes, le fou rencontre la société, le maître apprend à mourir, le doyen se voit jouer le rôle de passeur avec l’au delà.
Pour nous spectateur, l’oeuvre fait également office de transmission. Outre le fait de savoir tenir un katana (lame vers le bas), «Les 7 samouraïs» nous apprend à faire un film.
Choisir un sujet, monter un casting, s’adapter au décors, jouer sur la lumière et intégrer la patience… Kurosawa nous propose tout simplement «L’art de la guerre» des cinéphiles!