Blade II, 2002
Guillermo Del Toro
Nous la guettions depuis déjà plusieurs décennies. Depuis les années 60 et le western italien, les années 70 et Bruce Lee, les années 80 et « Métal Hurlant », depuis que Tarantino nous l’avait promise dans les années 90 sans vraiment nous l’offrir. Il nous la donnera tout de même, un peu plus tard. Avec ses sublimes « Kill Bill », nous contemplons enfin la grande fusion du cinéma pop. Frimeur et hypersensible, puéril et politique, débordant d’humeurs malsaines mais si doux à notre âme… nous rêvions de ce mix ultime.
Mais Tarantino s’est fait devancer. Par un artisan discret dont les réussites modestes ne nous avaient pas préparés au choc de cette sequel.
Coincé entre un premier épisode lourdaud et une suite débile, « Blade II » est une déclaration d’amour au cinéma. Dell Toro organise un ride au pays des cauchemars sur pellicule avec une classe miraculeuse. Peu, avant lui, avaient compris que la plus grande finesse était indispensable pour donner le jour à un bâtard parfait.