Contes d’été, 1996
Eric Rohmer
Les notes préparatoires de Rohmer sont passionnantes. Celles de « Contes d’été » prouvent à quel point ce réalisateur, que l’on associe toujours à des dialogues interminables, est, en réalité, un cinéaste d’action.
On connaît des réalisateurs scénaristes, d’autres qui cadrent eux-même, certains qui assurent le montage. Eric Rohmer ne laisserait à personne le soin d’organiser le plan de travail de ses films. Pour celui-ci, la tâche nécessitait une précision maximale. Comme son titre l’indique, ce 3e épisode des contes des 4 saisons est un film de plage. Le cinéaste a donc construit son tournage selon le rythme des marées.
Le dandy Melvil Poupaud gratte sa guitare et observe distraitement les filles. Pourtant, chaque regard modifie le cadre, chaque posture entraîne la caméra… donc l’univers.