Les lois de l’attraction, 2003
The rules of attraction
Roger Avary
Après les incartades de Larry Clark sur le terrain de Brett Easton Ellis, on ne donnait pas cher des adaptations de ses romans. Le navrant « American psycho » fut une confirmation. Forcément, la surprise est venue de nulle part, ou plutôt de la part de Roger Avary, cinéaste rare, ombre damnée de Tarantino suite à la coécriture de « Pulp fiction » et à la réalisation de « Killing Zoe » (produit par Quentin). Depuis, alors que son pote monopolisait le devant de la scène, Avary s’est fait rarissime, ne s’approchant des plateaux que pour un épisode de série TV produite par vous savez qui et pour le tournage catastrophique de son second long métrage « Mr Stich ».
« Les lois de l’attraction » était-il le projet idéal pour un come-back ? La réponse est oui. Pourquoi Roger Avary était le cinéaste idéal pour cette adaptation ? Parce que c’est un réalisateur de série B, un vrai. Il sait donc faire ressortir la monstruosité de son sujet sans s’attarder, déployer un univers lyrique, inspiré des clips absorbés par ses personnages, tout en restant un authentique cinéaste.
Avary parvient ainsi à égaler les adaptations putatives de Brett Easton Ellis (bien plus excitantes que les adaptations littérales de son oeuvre), à savoir « Bully » de Larry Clark et « Nowhere » de Gregg Araki. « Les lois de l’attraction », c’est donc « Vendredi 13 » ou « Le bal de l’horreur »… enfin réussis.