Larmes de joie, 1960
Risate di gioia
Mario Monicelli
Ben Gazzara dans une comédie italienne, l’idée est en soi fort comique. Le seul à ne pas en rire, c’est bien lui, l’acteur américain qui joue le rital qui se prend pour un américain.
C’est d’ailleurs très exactement la fonction de son personnage de gangster qui se prend au sérieux et devient le jouet de ses 2 malencontreux acolytes.
Ces derniers sont interprétés par Anna Magnani et Toto, une très grande Dame et un très grand Monsieur du cinéma italien. Leurs personnages de canailles célestes vont donner une leçon à Gazzara afin de lui rappeler ce qu’est un acteur italien. Ils parlent fort quand ils ne crient pas, multiplient les regards torves, jurent devant Dieu et la Justice, crachent, volent et trahissent… une cour des miracles réduite à un duo que Monicelli orchestre avec fièvre et malice.
Par la suite Ben Gazzara repartira aux Etats Unis pour jouer dans des séries B viriles, rencontrer Cassavetes et incarner la figure tutélaire d’un certain cinéma indépendant dans lequel il ne crache, jure et vole pratiquement jamais… ce qui rend sa filmographie moins drôle et moins émouvante que le numéro de la Magnani et de Toto!