Ninotchka, 1939
Ernst Lubitsch
Quelque chose désole un peu dans la manière dont ce film a été vendu : Garbo rit!
La belle affaire, comme si «Ninotchka» se réduisait au gimmick des vendeurs de savon qui avaient fait sourire Buster Keaton…
Si Garbo rit, elle fait surtout rire. Avec classe et subtilité, elle s’empare de l’écran de sa démarche raide et de son regard glacial tout en invitant l’oeil extérieur à chercher le burlesque dans son impassibilité.
Lors de leur première rencontre, Melvyn Douglas ne s’y trompe pas, comprenant que l’on aborde pas une telle créature frontalement mais d’un pas de côté qui permet de l’admirer tout en l’invitant à une danse… comme guidé par la caméra de Lubitsch.