The ballad of Genesis and Lady Jaye, 2011
Marie Losier
Le grain 8 millimètres et les rayures VHS sont devenus les lieux communs du vidéo clip, 2 effets de plus pour final cut.
Ont-ils encore leur place dans un documentaire sur les amours sulfureuses du rocker Genesis P-Orridge et Lady Jaye Breyer Orridge ? Le film musical peut-il se permettre d’alterner captations de concerts punks, clips 80’s et home movies? Le documentaire peut-il suivre un homme et une femme qui se consacrent à modifier leurs corps pour devenir le miroir de l’un et de l’autre?
A priori, nous avions peu à attendre de cette ballade : peut-être imaginer un zapping sur youtube ou la romance tordue qu’elle pouvait inspirer à David Cronenberg.
Incorrigibles que nous sommes, nous avons été voir l’objet sur la promesse des éclats punks scatophiles tout en invoquant un intérêt pour le body art.
En cours de route, nous nous sommes surpris à taper du pied en entendant les rifs de throbbing gristle et psychic TV puis à nous émouvoir de cette romance née dans un donjon SM et conclue par une dernière fellation avant la mort.
A la sortie, le 8 millimètres soyeux, les yeux bleus des punks scatophiles, la vidéo brillante, les home movies, psychic TV, Throbbing gristle, l’amour et la souffrance nous avaient noué la gorge…