Nuit de chien, 2009
Werner Schroeter
Comme pour Skolimowski, je découvre tardivement un grand cinéaste des années 70, retiré du cinéma pendant une longue période (avec un retour en 2002 pour « Deux » qui m’avait laissé perplexe).
Skolimowski a peint, Schroeter a mis en scène des opéras. Il revient pour une adaptation officieuse et gore de « Tintin et les picaros » et l’on jurerait qu’il se croit encore dans l’univers du bel canto.
On ne s’en plaindra pas tant la symphonie est à la hauteur des grands maîtres de la musique qu’il a adapté précédemment. Mais Schroeter fait mieux qu’un ovni grandiloquent.
Le délire atteint la perfection car il est toujours filmé à hauteur d’homme. Le ton est à la fois trivial et touchant, que ce soit dans l’intimisme (voir la scène douce et drôle entre Elsa Zylberstein et Pascal Greggory) ou dans l’horreur pure (Amira Cassar porte une chorégraphie de la souffrance jusqu’à l’intenable).
L’éblouissante beauté de la scénographie et des lumières ne fait, ainsi, jamais oublier que nous assistons à quelque chose de profondément triste.