La bête aveugle, 1969
Môjû
Une amie qui s’intéressait aux goûts des garçons cinéphiles m’avait demandé : c’est si bien que ça les films fétichistes japonais?
En fait, non.
Comme les comics books ou les western spaghettis, on peut se retroouver face à une jungle foisonnante de nullités. Tous les OVNI n’atterrissent pas gracieusement. Mais cette jungle reste un espace de liberté pour les contrebandiers comme pour les fous. Yasuzo Masumura est les 2.
A partir d’un pitch admirable dans son radicalisme (un sculpteur enlève des jeunes filles pour en faire des statues de chair), le cinéaste déploie une sarabande de pulsions grotesque et de désirs sublimes. Des yeux de pierre contemplent des membres féminins démesurés tandis qu’un homme et une femme jouent l’éternelle chorégraphie de l’amour et du sexe.
«La bête aveugle» est absolument japonais, profondément fétichiste et un très grand film!