Panique, 1947
Julien Duvivier
Il paraît que Michel Simon cultivait une érotomanie frénétique. A l’écran, il joua, pourtant souvent, la frustration la plus saumâtre. Il le fit avec génie, honnête homme, perdu pour « La chienne » ou Mephisto vieillissant à la recherche de « La beauté du diable ».
Ironie du sort, c’est par le biais d’un autre obsédé célèbre qu’il en incarnera l’une des plus fameuses variations.
Michel Simon se trouve bien chez Georges Simenon. Si bien qu’il joue merveilleusement le malheur de Monsieur Hire, bonhomme qui ne connaîtra de l’amour que la tragédie.
De cette farce, émane une amertume rageuse, un tumulte qui renvoi au titre choisi. Lequel nous rappelle qu’entre l’acteur truculent et l’auteur ironique s’est infiltrée l’une des caméras les plus lucides et désabusées du cinéma français, celle de Julien Duvivier.