Max et les maximonstres, 2009
Where the wild things are
Spike Jonze
Pendant longtemps, le meilleur de Spike Jonze fut pour moi la vidéo streaming de skaters filmés au ralenti sur un terrain rempli d’explosifs. De la grâce et de la douleur sur de la musique cool… Jonze était alors un grand cinéaste dont on aurait presque pu regretter qu’il soit passé pour de vrai au cinéma.
Il y a beaucoup de mauvaise foi dans cette affirmation, parce que « Being John Malkovitch » est assez jouissif et « Adaptation » touche de près de sombres territoires personnels. De la mauvaise foi mais quand même… ces 2 longs métrages semblaient plus appartenir à leur scénariste, le dépressif cynique Charlie Kaufman.
Finalement, tout est affaire de posture. Or, la plus excitante consistait à préférer la cinégénie parfaite de « Weapon of choice » (clip pour Fatboyslim) ou le delirium tranquille de « Da funk » (pour Daft punk) aux oeuvres pour grand écran.
Une posture mise à mal aujourd’hui par une bande de trolls crados !
Facile de se référer à « Jackass » et de louer l’absence de Kaufman à l’écriture pour introniser Jonze dans la cour des grands metteurs en scène. Certes, les Maximonstres entretiennent une passion pour les gamelles maso, mais ils tiennent néamoins dignement leur rôle de totems originels. De même, le cinéaste se jouerait-il si facilement du freudisme s’il n’avait traversé les canaux cérébraux de John Malkovitch/Charlie Kaufman ?
Dans les années 90, Jonze a introduit un ton unique dans les clips. Dans un style branleur et stylisé, commercial et élitiste, il racontait de drôles d’histoires sans autre lien que de ne ressembler qu’à lui seul.
Assistera-t-on à la même révolution à Hollywood ?
« Where the wild things are »est une oeuvre intimiste à mégabudget, un film indépendant bourré d’effets spéciaux, un conte pour enfant couleur terre et cendre, un drame familial doux, une catharsis inquiète durant laquelle parents et enfants se regardent de travers.
« Where the wild things are » donne furieusement envie de voir la suite.