Paprika, 2006
Papurika
Satoshi Kon
Envers Satoshi Kon, je serai toujours reconnaissant de m’avoir permis d’imaginer que le giallo n’était pas mort.
« Perfect blue », en réponse au « Deep red » de Dario Argento, offrait une rêverie trouble entre adolescentes perverses et assassins fétichistes.
C’était en 1999.
Par la suite, je me suis éloigné d’un artiste dont le projet semblait de créer la mise en scène la plus plus pure par les moyens d’une animation parfaite.
Son « Tokyo godfathers » tutoie le Kurosawa de « Dode’s Kaden », mais l’application avec laquelle il rendait hommage au cinéma japonais classique dans « Millenium actress » me laissait craindre une dérive académique.
Puis, la série « Paranoïa agent » a injecté une nouvelle folie inquiète dans l’univers du cinéaste. Une folie qui imprègne chaque photogramme de son chef d’oeuvre : « Paprika ».
Je voyais récemment Lucile Hadzihalilovich rappeler qu’elle aimait les films où elle ne comprenait pas tout, résumant les choses ainsi ce sont ceux qui nous restent le plus longtemps en mémoire.
Je ne suis, en effet, sans doute pas près d’oublier la perplexité jubilatoire communiquée dès ses premières minutes par cette histoire absurde de machine à visiter les rêves.
Sucré comme un clip de canto pop, flippant comme une nouvelle de Philip K Dick, « Paprika » est un voyage au centre du cortex.
Dans un délire hyper rigoureux, Satoshi Kon nous invite à partager ses angoisse de fou de cinéma.
J’ai découvert Paprika un peu tard (et surtout après le décès de Satoshi Kon), et ça a été une grande claque visuelle et musicale