L’autre rive, 2005
Undertow
David Gordon Green
Le héros de « L’autre rive » commence par se figer une planche cloutée dans le pied. Nous le saisissons ainsi : poursuivi par un fermier armé et furieux, fugitif malchanceux qui cumule un handicap dès le début de sa fuite.
Cette introduction est superbe, comme la fin d’ailleurs. Mais si la fin est encore plus belle, c’est que ce jeune homme, malgré la malencontreuse blessure, est parvenu au bout de sa course cauchemardesque et du film en même temps.
Malin, David Gordon Green expose son handicap à lui, sans fausse honte. Lui aussi se plante un clou dès le départ, un clou qui avait tout pour couler le métrage, écraser le jeune cinéaste.
Car « L’autre rive », c’est celle de « La nuit du chasseur ».
Au gothique du chef d’oeuvre de Laughton, il préfère un panthéisme inquiet et se place ainsi dans la lignée des cinéastes indé des 70’s.
Sans jamais cacher ses emprunts à l’oeuvre matricielle, il offre un beau rêve de cinéphile.